Bird Box, de Josh Malerman


Depuis le temps que j’entendais parler de ce livre, j’ai profité d’une lecture commune organisée sur l’Imag’In Café pour enfin me lancer en bonne compagnie. Le quatrième de couverture est alléchant, et les différentes chroniques que j’ai eu l’occasion de lire carrément enthousiastes. De quoi m’inciter à foncer les yeux fermés, c’est le cas de le dire ! Car le postulat de départ est pour le moins original : le simple fait d’ouvrir les yeux pourrait vous condamner à une mort atroce…

Dans ce contexte, on suit Malorie, jeune mère de deux enfants, qui se calfeutre dans une maison depuis plus de quatre ans pour échapper à un danger qui rôde à l’extérieur. Ce danger, elle ne l’a jamais vu, et pour cause : il suffirait qu’elle pose les yeux dessus pour perdre la raison. Alors elle vivote en attendant que ses enfants aient suffisamment grandi pour pouvoir sortir de la maison, et rejoindre un groupe de survivants. Le récit débute à l’aube de ce jour et suit deux lignes temporelles : l’une nous raconte leur expédition sur la rivière, où ils ont trente kilomètres à parcourir les yeux bandés, à la merci de tout et n’importe quoi ; l’autre est constituée de flash-back qui reviennent sur la grossesse de Malorie dans cette maison où, au commencement, elle n’était pas seule.

Il faut bien reconnaître que l’idée de base était excellente. Quoi de plus terrifiant en effet que de sentir le danger, de savoir qu’il est là, qu’il rôde tout autour de soi, mais de ne pas pouvoir le voir sous peine d’y succomber ? Anxiogène au possible, l’atmosphère qui plane sur ce roman est réellement étouffante par moments, et moi qui suis pourtant une habituée des thrillers, je vous avoue que je me suis laissée prendre au jeu. Surtout la nuit venue, quand on commence à cogiter à des tas de choses improbables, les yeux grands ouverts dans le noir, et qu’on n’y voit goutte ! L’auteur joue avec notre imagination et cela fonctionne parfaitement bien. Il ne se contente pourtant pas de cela.

Il nous offre également une réflexion sur l’effondrement de notre humanité, quand le pire comme le meilleur peuvent se révéler chez chacun d’entre nous. On se retrouve à faire des choix qui sont parfois plus guidés par la peur que le bon sens, et ont de très lourdes conséquences. J’ai adoré ces passages dans la maison, les différents personnages que côtoie Malorie, la situation qui dégénère peu à peu jusqu’au drame que l’on pressent. Bien plus que les chapitres trop linéaires qui se déroulent dans la barque, où l’auteur appuie trop le propos, cherchant à nous effrayer d’une manière qui manque tant de subtilité qu’au final, elle ne fonctionne plus si bien. En outre, les relations entre les enfants et leur mère sont tellement froides qu’elles ne nous incitent pas à la compassion.

Ce sont clairement ces deux derniers points qui coûtent sa cinquième étoile à ce roman, plus que son dénouement un peu facile et qui laisse de nombreux points en suspens. C’est à se demander si l’auteur n’envisage pas une suite, mais si tel est le cas, je n’en ai jamais entendu parler. Allez, Bird Box n’en reste pas moins un très agréable moment de lecture, addictif et effrayant, qui joue avec nos peurs et nos nerfs comme peu d’auteurs savent finalement le faire. A découvrir, vraiment.

Lecture commune avec : Aristide, Charlène, Eloïse, Gabrielle, Jorian, Kahlan et Lysandre

Note : ★★★★☆

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Bird Box, de Josh Malerman
Éditions Calmann-Lévy (2014) - 372 pages - Support numérique - Thrillers & Polars

Malorie élève ses enfants de la seule façon possible : barricadés chez eux. Dehors, il y a un danger terrible, sans nom. S’ils s’aventurent à l’extérieur, ce sera les yeux bandés pour rester en vie. S’ils ôtent leurs bandeaux, ils se donneront la mort avec une violence inouïe. Malorie a deux solutions : rester cachée avec ses enfants, isolée, ou bien entamer un terrifiant périple jusqu’au fleuve dans une tentative désespérée, presque vaine, pour rejoindre une hypothétique colonie de survivants. La maison est calme. Les portes sont verrouillées, les rideaux sont tirés, les matelas cloués aux fenêtres. Les enfants dorment dans la chambre de l’autre côté du couloir. Mais bientôt, elle devra les réveiller et leur bander les yeux. Aujourd’hui, ils doivent quitter la maison et jouer le tout pour le tout.

4 commentaires

  1. Malgré tes petit bémols, il a l'air de bien faire son effet. Tentant!

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    1. Tout à fait. Dans l'ensemble, c'est vraiment une chouette lecture !

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  2. Je l'ai lu en août dernier, si je me souviens bien... et tout comme toi j'avais apprécié l'idée de base, excellente, sans pour autant m'y retrouver totalement au final.

    Je n'ai pas ressenti suffisamment à mon goût le côté huis clos sur lequel l'éditeur insiste par ailleurs beaucoup en 4e de couverture. Par contre je crois savoir que Netflix prépare une adaptation cinématographique du roman.... qui sait, ça pourrait être bon ? ^^

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    1. Ah bon ? Je ne savais pas du tout pour l'adaptation ! En effet, cela pourrait être chouette, merci pour l'info. :)

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